Le guide pour ouvrir son restaurant en 2023

Franchise ou un concept rien qu’à soi ?

Vous ouvrez un restaurant, un café, une brasserie. C’est décidé, vous passez du rêve à l’action. Maintenant, il faut choisir. Vous disposez, en général, de deux possibilités :

• Créer un concept de restaurant inédit ;
• Répliquer une formule qui marche.

Il n’existe pas de bonne réponse, tout dépend des raisons qui vous poussent à ouvrir votre restaurant. Vous êtes très créatif, un peu touche-à-tout, vous aimez le risque, vous recherchez de l’aventure et de l’authenticité en restauration ? Lancez votre propre concept.

Vous préférez l’assurance d’une certaine rentabilité, la satisfaction client, les choses bien faites et qui marchent du premier coup : l’ouverture d’une franchise (qui vous ressemble) est peut-être une meilleure option.

‍

Les indispensables pour définir son concept

• Les spécialités de votre menu. Axées sur les produits bio, locaux, végétaliens, végétariens, la vente d’un seul et unique produit, etc. ;
• Le type de service que vous souhaitez proposer. Au comptoir, à table, en livraison, en click and collect, etc. ;
• L’expérience client que vous souhaitez offrir et qui peut vous démarquer de vos concurrents. Vous pouvez faire le choix d’une expérience très haut de gamme inspirée du luxe, de traditions éxotiques, ou à l’inverse, d’une ambiance bonne enfant et chaleureuse. L’important c’est de s’y tenir ;
• Votre histoire personnelle, vos origines ou votre manière de cuisiner, etc. Un concept qui se démarque, en restauration comme partout ailleurs, c’est bien souvent une histoire sincère et personnelle, qui résonne avec ceux qui l’écoutent.

‍

L’identité du restaurant

La définition de votre concept passe aussi par la création de votre identité de marque. Vous avez déjà beaucoup de goût, personne n’en doute, mais dans certains domaines, il est parfois préférable de laisser faire les pros. C’est le cas ici. À prendre en compte :

• Votre décoration : le mobilier doit être en adéquation avec la thématique du restaurant ;
• Votre identité visuelle : typographie utilisée, nom de l’enseigne, etc. ;
• Votre identité sonore, qui doit répondre aux préférences de vos clients (pensez donc à utiliser une musique adaptée dans vos locaux) ;
• Le dressage de vos assiettes (épurées, généreuses, colorées, gourmandes, etc.).

‍

💡 Le bon plan : pour une identité visuelle aux petits oignons pensez à l’agence food Et Merci Paris qui accompagne plusieurs belles enseignes du secteur comme Père & Fish par exemple.

‍

👋 Le conseil des pros : “La stratégie, la carte, le concept prévu initialement, tu devras le moduler en fonction de ton local. Le mieux c’est de trouver son local, puis son concept et sa stratégie.”, Augustin Rivoire, gérant de La Cour De Récré à Dinard.

Vous devez définir le statut juridique le plus adapté à votre situation personnelle et professionnelle pour la création de votre restaurant. La question du statut juridique prend une importance capitale, car il détermine le calcul et le paiement de vos cotisations sociales ainsi que de vos impôts (ou encore votre protection en tant que dirigeant).

De manière générale, vous pouvez créer :

• une entreprise individuelle (qui comprend la microentreprise) pour exercer en direction seule ;
• une société, soit une personne morale qui dispose de ses propres règles et de son propre patrimoine (SARL, SAS, EURL, SASU, etc.).

Tous les statuts juridiques présentent des avantages comme des inconvénients. Il est important de les considérer un à un afin de déterminer la structure juridique qui vous convient le mieux et qui présente le minimum de risque pour votre profil d’indépendant.

👋 Le conseil des pros : “Ma préférence va très souvent vers la SAS plutôt que la SARL, parce qu’elle permet de placer un pacte d’associés derrière les statuts et ainsi de sanctuariser les accords particuliers entre les associés. En effet, lorsque qu’un projet prend fin, dans la plupart des cas, c’est en raison d’une mésentente entre associés.”, Franck Benhamou, avocat spécialisé en restauration.

Choisir son local avec la règle des 3 C

Prendre le temps de bien choisir le local qui va accueillir votre restaurant (et par extension, vos clients) est très important. Le local aura, en effet, un impact direct sur la fréquentation de la structure, et donc, la rentabilité de l’activité. La première chose essentielle à savoir est que votre local devra être idéalement situé. Pour repérer le bon emplacement, vous pouvez vous appuyer sur la règle des 3 C :

• La zone de Chalandise : optez pour une zone géographique animée (rue passante, secteur proche d’un centre commercial, etc.) ;
• La Clientèle : la localisation de votre restaurant doit aller de pair avec votre cible (les personnes actives, les touristes, les familles, etc.) ;
• La Concurrence : analysez bien la concurrence présente dans le secteur où vous avez pour projet de vous installer.

‍

Achat, location ou droit au bail ?

Après avoir précisé la surface de votre local et défini sa localisation idéale, vous vous demanderez sans doute s’il vaut mieux le louer, l’acheter ou opter pour le droit au bail. La location est sans aucun doute la solution la plus prisée des restaurateurs, car elle est plus accessible que l’achat. Cette dernière option nécessite, en effet, de disposer d’un budget plutôt conséquent ou d’obtenir un prêt bancaire, ce qui n’est pas toujours aisé au lancement de l’activité. Enfin, si vous comptez reprendre l’activité d’un exploitant-locataire, vous pourrez acheter le droit au bail afin de louer le local. Pour ce faire, vous devrez verser un certain nombre de loyers et une indemnité à l’ancien exploitant.

‍

👋 Le conseils des pros : “L’essentiel pour trouver son local, c’est d’arriver prêt et réaliste : avoir un projet cohérent et en ligne avec son budget, avoir une expérience professionnelle dans la restauration, avoir l’apport personnel suffisant.”, Pierre-Alexandre Assié, fondateur de l’agence Kapitol spécialisée en restauration.

Vous rêvez d'ouvrir votre propre restaurant ? C'est une aventure passionnante, mais gardez à l'esprit que certaines formations obligatoires sont essentielles pour assurer la sécurité de vos clients et de vos employés. Voici les 4 formations incontournables à ne pas négliger :

1. Le permis d'exploitation : indispensable pour la vente de boissons alcoolisées dans votre établissement, cette formation couvre les aspects juridiques et réglementaires liés à la vente d'alcool. Obtenez ce précieux sésame pour exercer légalement votre activité de restauration.
2. Le PVBAN (Permis de vente de boissons alcooliques la nuit) : si vous prévoyez de servir des boissons alcoolisées tard dans la nuit, cette formation est cruciale. Elle vise à sensibiliser sur la vente responsable et à prévenir les risques liés à l'alcool en nocturne. Soyez en règle pour offrir une expérience sûre à vos clients.
3. La formation HACCP : garantir une hygiène alimentaire irréprochable est primordial dans la restauration. Cette formation vous enseignera les procédures de contrôle des dangers alimentaires, et vous obtiendrez des fiches pratiques ainsi qu'un plan de sécurité sanitaire.
4. Le DUERP (document unique d'évaluation des risques professionnels) : la sécurité de vos employés et de vos clients est une priorité. Cette formation obligatoire vous permettra d'identifier et de prévenir les risques professionnels dans votre restaurant.

💡 Vous serez ravi d'apprendre que toutes ces formations peuvent être financées par votre CPF (Compte Personnel de Formation). Privilégiez le présentiel pour un apprentissage complet, mais si vous préférez l'option en ligne, c'est tout à fait possible.

Pour trouver la bonne assurance, commencez par sélectionner la bonne activité de restauration

Tout est presque prêt, vous salivez déjà à l’idée d’accueillir vos premiers convives. Il vous reste cependant un sujet important à regarder de près : l’assurance de votre restaurant. Une étape indispensable pour vous lancer l’esprit serein.

Il est important de souligner que l’assurance à choisir, les tarifs et les niveaux de couverture, dépendent de votre activité (crêperie, glacier, salon de thé, restauration traditionnelle, restauration rapide, etc.). Prenez donc le temps d’échanger avec votre assureur au sujet de vos activités pour être certain de bien choisir l’assurance qui vous correspond.

‍

Responsabilité civile professionnelle ou assurance multirisque ?

Pour faire simple, en restauration, vous entendrez surtout parler de :

• La garantie responsabilité civile, aussi connue sous le nom de RC Pro : cette assurance, sans doute la plus importante, vous couvre contre les dommages causés aux tiers (clients, passants, employés, fournisseurs, etc.) dans le cadre de votre activité. Elle est très souvent réclamée par les banques ainsi que les agences immobilières dans le cas où vous souhaiteriez demander un prêt ou louer un local commercial.
• L’assurance multirisque professionnelle, aussi connue sous le nom de MRP : il s’agit d’une assurance tout-en-un qui regroupe toutes les garanties nécessaires afin de vous couvrir contre les risques les plus fréquents qui peuvent survenir en restauration (incendie, dommages électriques, dégâts des eaux, etc.).

Attention cependant, car tous les assureurs ne proposent pas les mêmes formules. Certains d’entre eux peuvent, par exemple, vous protéger contre le vandalisme, les événements climatiques ou encore le vol, mais d’autres non. Avant de vous engager, comparez les devis des assureurs et vérifiez bien : les garanties, les franchises et les plafonds.

‍

Les garanties optionnelles à ajouter à votre contrat d’assurance

Notez que vous pouvez également souscrire à des assurances complémentaires comme la protection juridique, le bris de vitre ou encore l’assurance perte d’exploitation. Afin de savoir si ces couvertures sont indispensables pour votre activité en fonction de votre situation, le mieux reste d’échanger avec un conseiller spécialisé (qui travaille pour l’assurance).

👋 Le conseil des pros : “Le problème c’est qu’on a tendance à aller voir son assureur une fois qu’il y a sinistre, sans avoir réellement regardé nos contrats en détail. Résultat : je refais tous mes contrats en ce moment. Et il n’y a pas de raccourci possible : il faut lire ses contrats.” - Edouard Hausseguy, fondateur du groupe Gruppomimo, 6 enseignes en Île-de-France.

Pour être certain de choisir la bonne assurance pour vous lancer en restauration, notre rédaction vous accompagne sur cet article :

• De quelles assurances ai-je besoin en tant que restaurateur ?

Vous pouvez aussi réaliser un devis en ligne en 3 minutes ou prendre directement contact avec un conseiller Orus :

• Mon devis restauration en 3 minutes

‍Prêt bancaire et prêt brasseur pour ouvrir votre restaurant ?

Autre point important : le financement. Posséder des liquidités est nécessaire pour ouvrir un restaurant. Malheureusement, avoir un apport personnel et contracter des aides gouvernementales (ACRE, NACRE, FGIF, CAPE, etc.) ne suffit pas toujours pour couvrir les dépenses parfois conséquentes (location d’un local, achat de matériel, paiement des premiers salaires, etc.). Pas de panique . Vous pourrez solliciter un prêt auprès de votre banque afin de réaliser certains investissements et lancer votre activité. Les restaurateurs ont généralement le choix entre souscrire à :

• un prêt bancaire ;
• un prêt brasseur.

‍

Le prêt bancaire est un emprunt classique effectué auprès d’une banque, avec un taux d’intérêt, un échéancier et des modalités précises de remboursement. Lorsque vous demandez un crédit, la banque prend le temps d’étudier avec attention votre plan de financement, vos potentiels revenus, vos charges et votre futur chiffre d’affaires avant de vous accorder ou non sa confiance.

Le prêt brasseur, quant à lui, peut être financier ou matériel. Son fonctionnement est tel que vous devez conclure un accord avec un brasseur qui vous prête de l’argent ou du matériel. En échange, vous vous engagez à acheter vos boissons de manière exclusive au sein de sa structure.

‍

Lorsque vous recherchez des financements, 3 éléments vous permettront de maximiser vos chances :

• Avoir un dossier solide ;
• Un apport personnel (20 % à 30 % du bien) ;
• Une expérience professionnelle à pouvoir valoriser, de préférence, en restauration.

‍

Banque en ligne ou banque traditionnelle  ?

💡 Le conseil des pros : “En général, les restaurateurs ont besoin d’une banque traditionnelle pour la gestion de leurs finances et leurs grandes démarches bancaires. On les voit de plus en plus, à côté, ouvrir des comptes en ligne, beaucoup plus flexibles, pour la gestion des opérations du quotidien.”, Cédric du Pouget, responsable restauration Pennylane et ancien restaurateur de métier.

Une liste toute simple de ce qu’il faut garder en tête lorsque vous ouvrez un restaurant :

1. Normes de sécurité et d'accessibilité : vérifiez que votre local est conforme aux normes ERP pour les établissements recevant du public. Assurez-vous d'avoir des locaux propres et des équipements d'hygiène pour le personnel. C’est obligatoire et c’est aussi beaucoup plus agréable pour vos équipes.
2. Formation en hygiène alimentaire : au moins un membre du personnel doit suivre une formation spécifique en matière d'hygiène alimentaire pour garantir la sécurité des aliments. C’est la fameuse formation obligatoire HAACP.
3. Horaires d'ouverture : respectez les heures d'ouverture fixées par arrêté préfectoral et renseignez-vous auprès de la préfecture pour connaître les horaires à respecter.
4. Diffusion de musique : obtenez l'autorisation préalable de la SACEM pour diffuser de la musique dans votre restaurant et n’oubliez pas de payer la redevance annuelle.
5. Affichage obligatoire : affichez les prix à l'intérieur et à l'extérieur du restaurant, ainsi que les menus et cartes du jour visibles de l'extérieur. Informez également les clients de la baisse de la TVA dans le secteur de la restauration.
6. Interdiction de fumer : affichez la signalisation de l'interdiction de fumer à l'entrée et à l'intérieur du restaurant.
7. Protection des mineurs et répression de l'ivresse publique : affichez les règles applicables en matière de protection des mineurs et de répression de l'ivresse publique. Vous devez suivre une formation obligatoire au permis d’exploitation pour servir de l’alcool de jour, mais aussi un permis d’exploitation nocturne si vous servez de l’alcool entre 22:00 et 08:00 du matin.
8. Origine des viandes bovines : indiquez l'origine des viandes bovines proposées à la consommation sur les cartes, menus ou autres supports.
9. Affichage de la licence : affichez la licence que vous possédez à l'extérieur du local (licence débit de boissons à consommer sur place ou licence restaurant).
10. Le fameux DUERP (document unique d'évaluation des risques professionnels) : vous devez pouvoir le présenter à tout instant sous peine d’une amende de 7 500 €. Pour l’obtenir vous avez l’obligation de passer une formation physique ou en ligne. Il faut le renouveler tous les 10 ans :)

En respectant ces quelques règles, vous pourrez ouvrir votre restaurant en toute conformité et offrir une expérience agréable et sécurisée à vos clients ainsi qu’à vos employés.